Biographie

Itinéraire

Les peintures de Dominique Carrière sont riches de sa personnalité et de son parcours.

Professeur de mathématique pendant une vingtaine d’années, elle part à la découverte de nombreuses techniques artistiques telles la bijouterie, l’aquarelle, le stylisme, la céramique, la peinture acrylique avant de décider d’approfondir cette dernière. Elle fréquente plusieurs cours, participe à divers stages, expose et visite musées, expositions et galeries d’art. Toutes ces activités alimentent tant sa pratique que ses recherches.

Un artiste change, avance toujours. Ainsi, Dominique Carrière se montre curieuse, glane, opère des choix, s’interroge, s’essaie. Si son travail suit un fil rouge, celui-ci s’exprime dans des voies différentes.

Éclats de femmes

La femme. Ou plutôt des fragments de femmes qui se déclinent avec sensualité principalement en noir, blanc, gris et sépia. Raffinement, délicatesse, transparence du tissu sur les courbes lisses du corps.

Où sont les regards ?

Matières, densités et intuition

Au début était la géométrie, celle qui privilégie des masses de vibrations chromatiques variées. Les sujets de Dominique Carrière sont alors souvent issus de ses propres pensées. Sous ses pinceaux, de manière intuitive, ils se métamorphosent en figurations abstraites. Puis, tandis que les masses de couleurs s’ancrent dans la toile, d’un geste intuitif, Dominique estompe les contours. Le lyrisme contribue à exprimer l’émotion par tout un jeu de pigments, de transparence et de nuances, par des lignes de force qui s’installent, rendant l’équilibre de l’ensemble précaire…

Strates et profondeur

Ensuite, Dominique Carrière expérimente le paysage. Son travail oscille entre l’abstraction et une figuration relative. Parfois, elle superpose les strates, installant ainsi un rapport frontal entre nous et la nature, parfois, elle crée la profondeur par un jeu de couleurs, de « floutage », invitant le spectateur à aller au-delà des apparences. L’axe vertical est souvent présent, puissant. La base : le monde végétal, la terre. Au sommet : le ciel.

Ce face-à-face avec la nature nous invite à nous interroger…

Le chaos s’organise

Le geste intuitif, le lyrisme évoluent, se figent. Dominique Carrière peint des instants précis, comme des arrêts sur images, des moments suspendus. L’artiste s’inspire de ce qui l’entoure, d’images issues de magazines, de photographies, simplifie la composition, recompose, attache une attention particulière au (re)cadrage.

La couleur cherche à servir le sujet.

Son thème de prédilection ? L’implication de l’homme dans la nature : morceaux de bâtiments, ouvertures, portes, fenêtres, ciel orange, nature suggérée et floue. La géométrie revient sous une forme différente, liée à l’architecture. « Je garde une spontanéité du geste en effectuant les traits, les lignes à main levée », nous confie Dominique. Imperfection contrôlée.

Et la toile naît, construite d’une manière rigoureuse à partir d’une idée, d’une intention initiale. Cette idée est devenue pour l’artiste une étape capitale, essentielle même avant la concrétisation.

Et la toile est…

Un fil rouge ?

• La précarité de l’équilibre qui nous invite à explorer hors des zones de confort, ailleurs ?
• La lumière vs l’ombre, la sensualité vs la géométrie, la masse vs l’évanescence, la suggestion vs l’expression, le cadre vs le hors cadre, la nature vs la culture, les couleurs vs la transparence, l’intuition vs l’idée : l’union des contraires, des complémentaires qui nous incite à surmonter une antinomie, nous offrant ainsi un grand espace de liberté ?
• Le travail sur le cadrage qui trouble nos repères – où se trouvent la lumière, l’extérieur, les limites, la nuit, l’intime, l’être humain ? – et qui nous invite à sortir du cadre ?
• La lumière, signe que même dans l’obscurité la plus profonde, une petite lueur survit encore et encore ?

Apprendre à oser, à sortir de soi pour aller ailleurs, peut-être même pour se rapprocher de soi… Dominique Carrière, c’est le plaisir de créer, des choix assumés, un cheminement teinté d’humilité et de lâcher prise. Et le voyage est la vie…